Questions techniques sur les produits
Un pigment peut être une substance (pigment pur) ou une préparation (pigment composé) sous forme de fines particules pratiquement insoluble, contrairement aux colorants qui sont en solution liquide (colorant pour encre, textiles, etc). On peut trouver des pigments minéraux, organiques ou métalliques.
Nous les classons sur notre site internet en deux catégories : naturels ou synthétiques. Les pigments naturels (par exemple nos ocres, terres…), se trouvent à l’état naturel et ne subissent qu’un processus de calcination et/ou de mélanges.
Les pigments synthétiques, eux, sont obtenus par réaction thermique et/ou chimique entre plusieurs matières. On parle ici de « chimie verte ». Leurs teintes sont moins termes que celles des pigments minéraux naturels qui, eux, présentent une bien meilleure résistance aux UV dans le temps. Malheureusement, nous lisons ou entendons souvent parler « d’ocre bleue », « d’ocre rose » … Ces produits n’existent pas, il s’agit d’un raccourci que prennent certaines personnes non initiées pour parler de pigments synthétiques. De plus, tous les pigments naturels ne sont pas de l’ocre ! Tout comme il existe des pigments synthétiques d’une couleur similaire à l’ocre et qui n’en sont pas ! L’ocre n’est pas une couleur mais une matière à proprement parler (kaolin + hydroxyde/oxyde de fer) qui présente des caractéristiques propres à elle, comme son inaltérabilité.
Pour adhérer à un support, les pigments ont besoin d’être incorporé dans un liant. Ceux-ci peuvent être transparents (liant acrylique, gel, résine), blancs (chaux, caséine, ciment), ou même jaune (huile de lin). Le liant va énormément impacter la couleur finale ! Sans grande surprise, les liants transparents vous donneront une couleur similaire à celle du pigment en poudre. Les liants blancs vont éclaircir d’environ 50% la teinte (attention donc aux rouges qui peuvent tourner au rose avec la chaux !). Enfin, l’huile de lin notamment va venir foncer la couleur. Pour cette raison, nous simplifions votre choix en vous proposant pour chaque pigment de notre catalogue, une photo de plaquettes présentant le rendu à l’huile de lin, ainsi qu’à 5 et 20% (saturation maximale) dans la chaux. De quoi vous aider à choisir !
Là voilà la question à un million :-) Mais déjà… est-ce possible ? La bonne nouvelle c’est que oui ! Pour vous aider dans ce faire, vous pouvez compter sur votre alliée de choc : l’eau de chaux. Elle est l’eau qui a servi à éteindre la chaux vive et est ainsi toujours chargée en actifs de chaux mais n'a plus cette couleur blanche qui fait inévitablement pâlir le colorant. Sa transparence permet donc de réaliser des tons très vifs sans bloquer le support. Vous vous rapprocherez ainsi de la couleur bien plus vive du pigment en poudre
Vous pouvez l’appliquer en fresco (frais dans frais), en patine ou encore en fixateur. Plus d’informations ici.
Bien souvent, nous constatons l’erreur commise par certains clients : trop mettre de pigment en voulant accentuer le pouvoir de coloration du pigment. Or, le pigment a une saturation au-delà de laquelle non seulement votre pigment ne colorera pas plus, mais il risquera également de dégorger et de salir vos mains/meubles lors du frottement. Il pourra également « fariner » laissant des traces blanches disgracieuses sur votre mur.
Mais alors, quel est le dosage idéal ? Tout d’abord, cela dépend des ingrédients que vous allez mettre dans votre badigeon. Si celui-ci est adjuvanté (comme le sont nos Badisof/Badisof Plus), le dosage se situe entre 0,1 et 20% pour les pigments naturels, et entre 0,1 et 15% pour les pigments synthétiques. Sinon, nous vous conseillons de ne pas dépasser 15% pour les naturels et 5-7% pour les synthétiques. Le pourcentage se calcule par rapport au volume total de votre mélange. Il est donc nécessaire de savoir exactement ce que vous allez mettre dedans et dans quelles proportions avant de choisir votre pigment et son dosage.
Avec la recette de la peinture à la farine/suédoise classique, il n’est pas réellement possible d’obtenir une « belle » teinte blanche car l’huile de lin jaunit le mélange et le sulfate de fer le brunit… On obtient donc un blanc un peu jaunâtre, « sale »…
Il existe cependant une alternative à la recette traditionnelle, dans laquelle certains ingrédients sont remplacés par d’autres, que Nathalie Boisseau présente dans son livre « La peinture suédoise ».